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Marisol Touraine présente la stratégie nationale 2020 : une bonne nouvelle pour la eSanté !
21 juil. 2016 par Camille Freisz

Marisol Touraine présente la stratégie nationale 2020 : une bonne nouvelle pour la eSanté !

 

Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, a dévoilé au début du mois de Juillet 2016 la stratégie nationale e-santé 2020 destinée à rallier la technologie au service de la santé. Cette réflexion autour de la santé numérique et connectée propose 4 grands axes complémentaires, qui soufflent un vent d’optimisme dans ce secteur !

 

Vers une médecine plus connectée : le patient au coeur de la e-santé

 

Le monde évolue, la santé également.

Les innovations en matière de santé se bousculent : bracelets connectés, imprimantes 3D… Qu’il s’agisse de prévenir, de diagnostiquer, de guérir ou juste de communiquer, les solutions numériques de santé sont une belle promesse.

La médecine connectée doit être structurée, en accord avec les différents acteurs dont nous, professionnels de santé, faisons partie, aux côtés des acteurs publics, des entreprises, des éditeurs de logiciels de santé mais également, et surtout, des patients.

En France, la santé connectée et collaborative prend la forme du DMP (Dossier Médical Personnel), carnet de santé numérique et sécurisé permettant de renseigner les informations de santé du patient. Elle a l’ambition de rendre les données plus accessibles aux patients lui-même et aux professionnels de santé qui l’accompagnent, dans un objectif de coordination des soins et d’amélioration du suivi médical.

Or, l’enjeu réel de ces différentes solutions est l’usage des datas qu’elles génèrent. A ce titre, Marisol Touraine envisage des actions pour optimiser et accélérer l’open data en santé afin de valoriser et sécuriser ces données. Elle a d’ailleurs annoncé la présentation d’un plan “big data” à l’automne 2016.

 

Collaborer pour mieux innover

 

Fini notre solitude face à la croissance vertigineuse du numérique ! Les nouvelles déclarations de Marisol Touraine mettent en avant la COL-LA-BO-RA-TION. Cela signifie plus d’échanges avec nos pairs, tant au niveau des données de santé des patients que des logiciels utilisés pour les accompagner.

La ministre de la santé entend concentrer la matière grise des universitaires, des chercheurs, des professionnels et des patients autour de “living labs”, des laboratoires d’innovation ouverte. Dans ces laboratoires, les conditions de vie réelle sont réunies pour que les solutions répondent au mieux aux besoins des différents acteurs concernés.

La recherche est un secteur clé en France, mais trop nombreuses sont les innovations qui restent à l’état d’étude, sans passer par la case “commercialisation”. Principale cause de ce “mal français”, l’innovation est souvent peu adaptée aux usages. Pour palier ce constat, les living labs doivent permettre de faciliter la concrétisation sur le marché d’une idée novatrice.

Au sein du cluster eSanté Aquitaine, par exemple, la co-innovation a permis de tester à l’usage d’importants projets directement auprès des futurs utilisateurs (médecins, pharmaciens, infirmiers…).

Rapprocher les différents acteurs pour qu’ils se co-numérisent est un peu le leitmotiv du plan Marisol Touraine. Startups, grandes entreprises, universités et professionnels pourront ainsi développer ensemble le système de soins de demain.

 

Des acteurs plus agiles dans un monde en constant changement

 

Nouveau terme à la mode, l’agilité signifie notre capacité à réagir vite et à s’adapter aux évolutions qui, elles aussi, vont vite !

Le secteur de la santé est très réglementé et traditionnel, ce qui freine parfois le changement. La multiplicité des acteurs publics locaux et nationaux en matière de eSanté ne nous permet pas, acteurs économiques, de trouver facilement les bons points d’entrée pour que nos projets soient soutenus et financés. Marisol Touraine souhaite ainsi réorganiser le système de gouvernance publique en santé et présentera un plan d’action au deuxième semestre 2016.

Face à cela, les nouvelles technologies évoluent rapidement et nécessitent une adaptation constante de notre part. D’où la nécessité d'adopter les outils numériques novateurs, ceux-ci offrant la flexibilité que requiert l’innovation.

Du côté des patients, ils leur permettent de communiquer plus facilement avec leurs professionnels de santé (prise de rendez-vous en ligne, messagerie sécurisée…) et de bénéficier d’un suivi plus personnalisé (dossier patient en ligne, objets connectés…). Ils éduquent également le patient à l’autogestion de leur santé de manière ludique et pédagogique (Serious Game, Jeux vidéos, conseils santé en ligne…).

De notre côté, le numérique bouleverse les méthodes d’apprentissage et les pratiques du métier. D’une part, les formations sont de plus en plus numérisées afin de placer les futurs soignants en situation réelle (simulation, réalité augmentée…). D’autre part, la relation patients-soignants évolue également. Nous nous retrouvons face à des patients éduqués, mieux informés et surtout acteurs de leur santé qui expriment leur désir grandissant d’un accompagnement personnalisé (lecture des objets connectés, suivi des traitements, coordination des professionnels…).

Marisol Touraine entend prendre le contrôle de ces nouveaux usages en favorisant la démocratie participative, à savoir la réflexion commune entre nous, professionnels de santé, et les patients, via une plateforme numérique de consultation des usagers.

 

Qui dit santé, dit sécurité

 

L’usage des nouvelles technologies renforce les exigences de sécurité. Puisque l’information de santé est davantage véhiculée, elle doit aussi être mieux protégée.

Tout à chacun le sait et l’a déjà expérimenté, les données de santé sont des données sensibles, nécessitant le recours à des canaux sécurisés : hébergement des données de santé chez un hébergeur agréé et anonymisation de celles-ci.

Les données de santé qui sont transmises de manière confidentielle sur les lieux physiques des professionnels de santé doivent également transitées dans un cadre sécuritaire sur le net.

Aussi, que ce soit à l’officine lorsque l’on crée des espaces de confidentialité, ou au cabinet du médecin lorsque l'on ferme la porte durant la consultation ; la même prudence et la même promesse de discrétion et de protection des informations échangées doit être garantie aux patients.

 

Ces réflexions dévoilées par Marisol Touraine sont autant de promesses positives pour une santé plus accessible et flexible, tant pour les patients que pour nous, professionnels de santé. Nous serons invités à nous coordonner autour du patient et à participer activement à la modernisation du secteur.   

 

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